Rôle de la structure du paysage sur la qualité de l'eau

Les zones humides efficaces vis-à-vis de la dénitrification

Définition

Le troisième niveau de la typologie des zones humides[1] définit les zones humides efficaces. Cette notion est spécifique d'une fonction particulière (fonction hydrologique, géochimique, paysagère...). La zone humide efficace peut bien sur être définie différemment selon la fonction considérée.

La typologie[2] opérationnelle des zones humides effectives et efficaces vis-à-vis de la dénitrification permet de déterminer, pour chaque zone humide effective, sa capacité d'épuration par rapport aux nitrates, la marge de progrès pour augmenter son efficacité voire de mettre en avant sa valeur patrimoniale (zone humide oligotrophe[3]).

L'indicateur (% de zone humide efficace/zone humide effective) évalue la gestion des zones humides par rapport à la capacité de dénitrification[4] ; il permet d'évaluer l'existence d'un levier pour mieux aménager les zones humides pour épurer les eaux chargées en nitrates les traversant.

Méthode

Ces critères de qualification de la capacité de dénitrification sont listés et codés dans le tableau ci-dessous.

Codification de la capacité de dénitrification des zones humides effectives

Type de végétation

Protection amont

Court circuit

Végétation naturelle eutrophe[5] = 1

Prairie à joncs (fauchée ou pâturée occasionnellement - Apport d'engrais azoté < 50u) = 2

Prairie améliorée (fauchée ou fertilisation > 50 u ou pâturée extensif) = 3

Cultures = 4

Haie continue = 1 ;2

pas de court circuit = 2

1

1

2

2

court circuit = 1

2

2

3

3

Haie discontinue = 3 ;4 ; 5

pas de court circuit = 2

2

2

3

3

court circuit = 1

3

3

4

4

Protection amont continue (1 et 2) ; Discontinue (3, 4 et 5). Protection_amont. Bois/friche = 1 – Haie/talus continu=2 – Bande enherbée = 3 – Haie/talus discontinu = 4 – Pas de rupture = 5.

Codification :

  • 1 = zone humide très bien gérée

  • 2 = gestion de la zone humide à améliorer

  • 3 = gestion à revoir

  • 4 = mauvaise gestion / nitrate

Illustration des structures du paysage influençant cette capacité :

Structures de paysage influençant la capacité de dénitrification

Protection amont

Court circuit

Haie continue

Haie continue

Chemin

Chemin

Haie continue

Haie continue

Ancien chemin

Ancien chemin

Haie discontinue

Haie discontinue

Fossé

Fossé

Absence de haire

Absence de haie

  1. Zone humide

    La définition adoptée par la loi sur l'eau (1992) prend en compte cette vaste gamme de situations : « On entend par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année. »

  2. Typologie

    Une typologie est une démarche, souvent scientifique et toujours fondée sur une étude, consistant à définir un certain nombre de types afin de faciliter l'analyse, la classification et l'étude de réalités complexes.

  3. Oligotrophe

    Un milieu oligotrophe est peu fertile et parfois très inhospitalier, surtout pour des raisons édaphiques (humidité, acidité) ou climatiques (basses températures). Les peuplements sont pauvres en espèces et morphologiquement monotones. La litière végétale s'y décompose lentement (par exemple mor ou humus brut des taïgas) ou incomplètement (par exemple dépôt de tourbes).

  4. Dénitrification

    La dénitrification un processus bactérien de respiration alternatif. Ce phénomène biologique s'opère généralement, mais pas exclusivement, dans le sol, sous l'action de bactéries spécifiques, satisfaisant leur besoin en oxygène en sol hypoxique ou anoxique, par une désoxygénation des ions nitrates.

  5. Eutrophe

    Un milieu eutrophe est encombré de matières nutritives en surabondance, ne pouvant être totalement utilisées par le peuplement « normal » d'un biotope. C'est donc un milieu déséquilibré parce que trop riche en ressources alimentaires, ce qui favorise l'intrusion d'espèces envahissantes habituellement mal adaptées au biotope non eutrophisé, mais dont le développement foudroyant peut « asphyxier » les espèces autochtones, transformation encore qualifiée d'eutrophisation.

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