Rôle de la structure du paysage sur la qualité de l'eau

Les zones humides effectives

Définition

Le deuxième niveau de la typologie des zones humides[1] définit, au sein de la première délimitation, les zones humides effectives, qui présentent réellement un caractère de milieu humide, caractère qui a pu disparaître dans les zones humides potentielles du fait notamment d'aménagements.

Méthode

Voilà l'arrêté précisant les critères de définition et de délimitation des zones humides :

Arrêté des critères de définition et de délimitation des zones humides

Les critères de végétation sont bien définis dans l'annexe II de ce document. Par contre, les critères pédologiques ont été redéfinis dans un arrêté de 2009, puis dans la circulaire du 18 janvier 2010 :

Circulaire sur la délimitation des zones humides

L'annexe II est un arbre de décision simplifié de la délimitation des zones humides. Il définit deux critères : le sol et la végétation. Vous allez mettre en œuvre cette démarche sur quatre parcelles.

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ARBRE DE DÉCISION SIMPLIFIÉ DE LA DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES DANS LE CADRE DE L'APPLICATION DE LA POLICE DE L'EAU

Rassembler et analyser les informations disponibles concernant les zones humides (inventaires, cartes, et études).

Choisir le critère à examiner initialement en fonction des données et des capacités disponibles, ainsi que du contexte de terrain. Par exemple, en milieu à fortes variations topographiques ou à végétation typée, privilégier l'examen de la végétation. En milieu à faible pente ou artificialisé, privilégier l'examen pédologique.

Procéder à l'examen des critères relatifs aux sols et à la végétation.

Arbre de décision simplifié de la délimitation d'une zone humide effective
Identification des secteurs qualifiés d'humide à partir de relevés d'espèces végétales (v) et de sondages pédologiques (s)
Limites de la zone humide effective

Les critères caractéristiques des zones humides effectives

Illustrations de quelques types de végétation de zone humide :

Type de végétation

Prairie

Boisement

Saturation en eau toute l'année

Saturation en eau de l'automne au printemps

Saturation en eau toute l'année

Saturation en eau de l'automne au printemps

État trophique

Oligotrophe[2]

Prairie oligotrophe à jonc acutiflore (bas du cliché)

Prairie oligotrophe à jonc acutiflore (bas du cliché)

Prairie à molinie en touradons et à bourdaine

Prairie à molinie en touradons[3] et à bourdaine

Prairie tourbeuse à Molinie colonisée par le piment royal (arbuste), protégé en Pays de LoirePrairie tourbeuse à Molinie colonisée par le piment royal (arbuste), protégé en Pays de Loire

L'osmonde royale indique des sols humides à caractère tourbeux. C'est une espèce protégée.L'osmonde royale indique des sols humides à caractère tourbeux. C'est une espèce protégée

Eutrophe[4] ou mésotrophe[5]

Prairie à Salicaire (rose), plante commune des milieux humidesPrairie à Salicaire (rose), plante commune des milieux humides

Prairie eutrophe de fond de vallée inondée jusqu'au début de printemps et saturée ensuitePrairie eutrophe de fond de vallée inondée jusqu'au début de printemps et saturée ensuite

Aulnaie naturelle avec une mégaphorbiée en sous bois et une touffe de Carex au centreAulnaie naturelle avec une mégaphorbiée en sous bois et une touffe de Carex au centre

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Lien à suivre pour plus de clichés

Critères pédologiques[6] pour la délimitation des zones humides effectives :

Critères pédologiques pour la délimitation des zones humides effectives
  1. Zone humide

    La définition adoptée par la loi sur l'eau (1992) prend en compte cette vaste gamme de situations : « On entend par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année. »

  2. Oligotrophe

    Un milieu oligotrophe est peu fertile et parfois très inhospitalier, surtout pour des raisons édaphiques (humidité, acidité) ou climatiques (basses températures). Les peuplements sont pauvres en espèces et morphologiquement monotones. La litière végétale s'y décompose lentement (par exemple mor ou humus brut des taïgas) ou incomplètement (par exemple dépôt de tourbes).

  3. Touradon

    Un touradon est le nom donné en botanique aux structures en mottes arrondies (40 à plus de 60 cm de haut) formées par la pousse annuelle de certaines plantes sur leurs anciennes racines et feuilles mortes, en décomposition ralentie par l'acidité du milieu.

  4. Eutrophe

    Un milieu eutrophe est encombré de matières nutritives en surabondance, ne pouvant être totalement utilisées par le peuplement « normal » d'un biotope. C'est donc un milieu déséquilibré parce que trop riche en ressources alimentaires, ce qui favorise l'intrusion d'espèces envahissantes habituellement mal adaptées au biotope non eutrophisé, mais dont le développement foudroyant peut « asphyxier » les espèces autochtones, transformation encore qualifiée d'eutrophisation.

  5. Mésotrophe

    On qualifie de mésotrophe un biotope naturellement fertile, en raison de la bonne structure du substratum, et de l'équilibre ionique favorable (e. g. neutre) des couches humifères. C'est le cas des sols bruns calcaires en climat tempéré.

    Le milieu mésotrophe tolère des peuplements variés, alternatifs ou successifs, d'où sa richesse spécifique, et la morphologie relativement complexe et touffue des strates de sa végétation (par exemple chênaie-frênaie).

  6. Pédologie

    La pédologie est l'étude de l'organisation (structures et fonctionnement) des sols, de leurs propriétés, de leur distribution dans l'espace et de leur évolution dans le temps.

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